« Pas de fraises dans les rayons Carrefour au mois de janvier »

Titre l’article de Ouest France du 8 Janvier 2021. 

Perso, je n’ai pas vu de quoi me réjouir dans cette nouvelle. Pire encore, j’étais « un peu » en colère.

« C’est un premier pas », « il faut bien commencer quelque part », « tu es trop sévère », me direz-vous ? 

Pourquoi une telle annonce est une provocation quand on s’appelle Carrefour ? 

Oui, pour moi, cette annonce est quasi une insulte. Quand on s’appelle Carrefour, on a des moyens financiers et de communications colossaux. On a un pouvoir d’influence énorme. Vous connaissez quelqu’un qui ne connait pas Carrefour vous ? 

Moi non plus.  

Si vous lisez l’article, vous verrez que Yoann Alarçon (fondateur de Potager City, racheté par Carrefour l’an dernier) parle d’un choix qu’il a fait et qu’il assume. 

Comme si c’était une révolution. 

Or, la fraise, ce n’est de saison (en plein champs, en France) qu’entre avril et juin. Alors s’engager sur le mois de janvier seulement, en faisant passer ça pour une innovation, c’est à mon sens, une belle façon de se moquer du monde (et de vous !). 

Une belle façon de se moquer aussi de ceux qui œuvrent réellement au quotidien pour proposer des produits français et de saison.

C’est se moquer aussi de ceux qui se battent (avec très souvent des moyens bien moindres) pour protéger et promouvoir les producteurs français. 

Enfin, c’est se moquer de ceux qui ont réellement à cœur votre bonne alimentation (et pas juste leur portefeuille) !

On ne les condamne pas, mais on exige PLUS 

Parce que l’idée n’est pas de leur dire de faire marche arrière mais plutôt d’appuyer sur l’accélérateur, de passer la seconde rapidement, pour amorcer une transition plus que nécessaire.

Yoann Alarçon répond sur Linkedin à un commentaire disant que les fraises ne sont pas non plus de saison en Décembre et en Février :

« Qui vous dit que ce n’est pas la prochaine étape ? 😉 Allons-y petit à petit, et multiplions toutes et tous de petites actions. Si tout le monde fait un petit effort, la transition peut se réaliser. »

Quand on s’appelle Carrefour, franchement, on s’attend à plus que « des petits pas »

Les consommateurs font des petits pas, et c’est bien.

Les géants de l’agroalimentaire, ceux qui ont l’argent, le pouvoir et l’influence, ne peuvent pas se contenter de pas aussi insignifiants, et aussi lents ! 

Il s’agirait de ne pas mettre les consommateurs et les acteurs du marché au même niveau. 

Je vous vois venir, « Carrefour prend un risque de perdre les consommateurs qui aiment les fraises en janvier… » 

Ma réponse : ils s’offrent aussi l’opportunité de rameuter ceux qui sont sensibles au bien mangé responsable, et qui fuient leurs enseignes le plus possible. 

Et vous les gourmands, qu’en pensez-vous ?